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Apprendre, ou mémoriser des procédures sans comprendre ?

La « procédure » vs « comment ça marche »

C’est au début de l’année 1998 lors de mon passage de l’ancienne micro informatique (système DOS) à ce que l’on appelait alors le « multimédia », que j’ai découvert le logiciel Photoshop. Je m’étais alors pris d’une véritable passion pour le photomontage et la retouche d’images.
Puis vers la fin de l’année 2000, des difficultés professionnelles m’amenèrent à envisager de donner des cours de formation en retouche photo. Mais je n’avais pour toute connaissance de l’outil qu’une expérience pratique de deux années.
J’avais alors entrepris de me former moi-même. J’achetais un ouvrage sur Photoshop version 6 qui ne comptait pas moins de 700 pages, et que je comptais lire de la première à la dernière en expérimentant au fur et à mesure tout ce que rencontrerai et ne connaitrai pas. Mais comme je pensais connaitre l’essentiel, j’envisageais de pouvoir proposer mes services de formateur après quinze jours ou trois semaines.
Il s’avéra que j’étais loin du compte ; j’y passais… Trois mois ; à raison en moyenne de trois longues journées par semaine !
Après avoir démarché quelques entreprises de formations, je commençais à travailler. Et l’objectif de ces cours était d’apprendre et de faire comprendre le fonctionnement de l’outil, la connaissance à la fin des stages de perfectionnement devant être en principe exhaustive.
De 2001 à 2003 les cours que je dispensais semblaient donner satisfaction et les appréciations des stagiaires étaient en générale bonnes à très bonnes. En 2004 il me fut demandé à plusieurs reprises d’élargir ma formation aux logiciels d’infographie. Cela ne me convenait pas ; car je m’étais installé dans une démarche comme étant d’abord photographe professionnel, puis, un spécialiste de la retouche d’image. Et je m’évertuais à ce que mes formations soient particulièrement « pointues » en même temps que comprises. Par ailleurs, bien qu’utilisant parfois et pour mon propre usage d’autres logiciels, je m’étais toujours refusé à les approfondir véritablement, la connaissance de plusieurs de ces programmes ne pouvant se faire à mon sens, qu’au détriment d’une connaissance (de chacun) suffisante dans une optique pédagogique. Enseigner plusieurs de ces logiciels, véritables « usines à gaz » pour certains, ne pouvait donc (moyennant tout de même une « auto-formation » de relativement courte durée) qu’être plus superficielle et moins efficace ; car et comme l’exprime l’adage « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement », mieux on comprend, mieux on explique, mieux on se fait comprendre.
Mais j’admets aujourd’hui qu’un tel état d’esprit se situait totalement en dehors du champ des besoins et demandes qui se précisaient alors. Car les objectifs des entreprises qui commandaient de telles formations, hormis les agences de communication, n’était pas de véritablement faire apprendre l’ « infophotographie » à leur personnel mais d’arriver rapidement à ce que des personnes soient capables de mener à bien certaines tâches spécifiques. Il s’agissait alors plus d’intégrer des démarches, des procédures…
J’avais eu en 2005 l’occasion de former des stagiaires dans une très grande entreprise. Sans que l’on m’eût suffisamment et précisément informé, il s’agissait de personnes issues de différents services, et devant réaliser des tâches spécifiques et différentes. Et contrairement à d’habitude les stagiaires furent mécontentes. On me demanda de recommencer la formation à titre gratuit et en tenant mieux compte des demandes précises. Mais pour certaines raisons je refusais. Entre autres, j’expliquais qu'étant donné la complexité des choses, et même pour tâche bien précise, l’application du concept de « procédure » était souvent illusoire. Seule une certaine compréhension du fonctionnement des choses permet d’agir de manière adaptée…
Plus exactement, on peut concevoir d’étudier des domaines plus restreints (ou « sous-domaines »). Mais il faut tout de même et avant tout connaître et comprendre au lieu d’appliquer des « recettes ». Et les demandes individuelles étaient de manière très explicite, « je dois faire ceci ; COMMENT DOIS-JE FAIRE ? ». Et cela sous entend bien que l’on se désintéresse du nécessaire « COMMENT ÇA MARCHE », question qui devrait être prioritaire sur tout…

L’entreprise de formation ne me proposa évidemment plus d’autres missions. Comme par ailleurs mes affaires en photographie professionnelle s’étaient largement améliorées je ne démarchais plus pour trouver d’autres vacations.

Aujourd’hui, Je maintiens toujours et plus que jamais cette position, y compris en dehors du cadre de la formation logicielle et de l’infographie : je pense que, d’une manière très générale, systématiser une démarche reposant sur l’application de procédures se fait au détriment de la compréhension des choses et ne peut que favoriser erreurs et aberrations. Cela favorise également et de manière incidente le développement de démarches mentales illogiques voire irrationnelles…


G.G. - 26/07/2009 - Copyright