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La photographie est " réelle " et les techniques de trucage et de retouche photo reviennent à " transformer " la réalité
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La photographie peut-elle constituer une preuve ?

Pour beaucoup et de par ce caractère de « réalité » qu'on lui attache, on imagine que d'une manière générale la photographie peut-être le moyen idéal pouvant constituer une preuve « absolue » quant à la véracité de ce qui est montré.
En dehors du fait qu'une prise de vue ne rend compte du réel que de manière excessivement partielle, ne montrant que ce qu'a bien voulu montrer son auteur, elle offre également la possibilité de trucage. Or, et dans un contexte juridique, la photo argentique permettait de limiter cette possibilité.
En effet, il était possible de vérifier l'authenticité d'une image si le négatif pouvait être fourni. A la vue d'un négatif tout expert, ou amateur éclairé, pouvait être en mesure de voir si une image était ou non la résultat d'une manipulation, d'un «trucage». Aujourd'hui et avec la technique numérique, non seulement la technique permet une beaucoup plus grande finesse dans la réalisation des trucages, mais également et surtout le négatif est inexistant. Et il est encore aujourd'hui probablement impossible, étant en possession du fichier correspondant, d'affirmer si il a été « truqué » ou non. En effet, tout fichier image est susceptible d'avoir été modifié à l'aide d'un logiciel de retouche par simple nécessité de réglage des contrastes et des couleurs. Et à mon sens, il est impossible de connaître l'intervention, où les interventions effectuées sur le fichier.
Par conséquent, la photographie encore plus aujourd'hui qu'hier, n'a aucune vocation à constituer des preuves «absolues» de quoi que ce soit...

G.G. - 2005 - Copyright